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31 | 01
2024

POLLUTION AUX PERFLUORÉS : NOUS AGISSONS

L’eau potable est le produit alimentaire le plus contrôlé en France. Sur la métropole de Lyon, elle fait l’objet d’une surveillance permanente, depuis son captage jusqu’à la distribution au robinet. 

Néanmoins, le sujet de la pollution aux substances perfluorées soulève des inquiétudes dans la région lyonnaise depuis l’enquête journalistique diffusée sur France 2 en mai 2022. Ce reportage alertait sur l’existence, aux abords de la plate-forme industrielle de Pierre-Bénite, des substances polluantes dites PFAS dans l’eau, l’air et les sols. Deux sociétés sont principalement concernées par la production de polymères fluorés et manipulent à ce titre des PFAS (ARKEMA et DAIKIN).

Si 97% des habitants de la Métropole de Lyon reçoivent une eau totalement conforme, les analyses ont révélé que quatre communes du sud de Lyon sont concernées par la présence de PFAS dans l’eau distribuée, à un taux au-delà de la norme autorisée : Givors, Grigny, Solaize et Marcy l’Etoile.

Depuis 2022 et la révélation de cette pollution, la Métropole de Lyon et Eau publique du Grand Lyon ont déployé un vaste plan d’action qui vise à protéger les habitants, à rechercher systématiquement ces polluants dans l’eau et à trouver des solutions pour les éliminer. Des mesures d’urgence ont été mises en place pour restaurer la qualité de l’eau distribuée aux 37 000 habitants des communes impactées.

Les PFAS : de quoi s’agit-il ? 

Les substances perfluoroalkylées (PFAS) constituent une large famille de 4 000 composés chimiques ultra-résistants, aux propriétés synthétiques spécifiques : imperméabilisantes, antiadhésives, résistantes aux fortes chaleurs. Les PFAS sont des substances  très mobiles qui se dégradent peu, c’est pourquoi elles sont appelées les “polluants éternels”. Leur présence dans notre environnement naturel (eau, air, sols) provient des rejets domestiques et surtout industriels. Les PFAS sont en effet utilisés dans le domaine industriel depuis les années 1950 pour la fabrication des produits de la vie courante : vêtements, emballages, cosmétiques, etc.

Quels risques pour la santé ? 

Comme beaucoup de substances chimiques, les PFAS peuvent présenter un risque pour la santé, lorsque l’exposition est répétée et sur le long-terme.

Quel est le cadre réglementaire ? 

Le cadre réglementaire a évolué au 1er janvier 2023. Conformément à la directive européenne sur l’eau de 2020 et à l’arrêté français du 30 décembre 2022, la limite a été fixée à 0,10 µg/L (microgrammes par litre) pour la somme de 20 molécules PFAS ciblées dans les eaux de consommation

Quelle est la situation dans la métropole de Lyon et en particulier dans le sud lyonnais ?

Les analyses de l’eau potable ont été multipliées depuis 2022 sur la métropole de Lyon. En 2023, Eau publique du Grand Lyon a réalisé plus de 350 contrôles sur l’ensemble du réseau.

97% de l'eau consommée sur la métropole, provenant du captage principal de Crépieux-Charmy (Croix-Luizet), est conforme à la norme sur les PFAS : la somme des 20 PFAS étudiés y est très inférieure à 0,1 µg/L.

Dans les quatre communes du sud lyonnais, alimentées par les captages de Ternay et du Garon, les analyses de l’eau potable effectuées ces derniers mois relèvent des taux de 0,15 µg/L en moyenne (légèrement supérieurs à la norme de 0,1 µg/L) à Givors, Grigny et Solaize. Les valeurs relevées sur la commune de Marcy l’Etoile dépassent légèrement le seuil. 

Néanmoins, si on se concentre sur les 4 PFAS considérés comme les plus risqués*, les valeurs sont toutes bien inférieures à 0,1 µg/L (un maximum de 0,039 µg/L a été relevé pour la somme de ces 4 PFAS).

Les services de l’Etat, via l’Agence Régionale de Santé (ARS), en charge du contrôle réglementaire et de la détermination de la conformité des eaux de consommation, ont confirmé ces résultats. Pour autant, l’ARS n’a pas décrété de restriction de l’usage de l’eau : l’eau peut être consommée par les habitants de ces quatre communes.

Quelles sont les solutions mises en place ?

Depuis 2022, La Métropole de Lyon, Eau publique du Grand Lyon et les syndicats d’eau potable des collectivités concernées se réunissent chaque trimestre et mènent ensemble un travail de fond dans l'objectif de :

  • partager leurs données respectives afin de mieux comprendre et sectoriser la pollution
  • étudier des solutions visant à atteindre la conformité dans les meilleurs délais
  • sécuriser la qualité de l’eau produite et distribuée

Pour retrouver une qualité d’eau conforme, deux solutions ont été trouvées :

  • la création d’interconnexions des réseaux d’eau potable, permettant l'apport d’eau venant du captage principal de la Métropole et des nappes du Garon dans l’ouest lyonnais, dont la commune de Marcy l’Etoile. Dès 2024, les eaux distribuées sur ces secteurs seront diluées pour atteindre un taux de concentration inférieur de 0,1 μg/L.
  • la mise en place d’une nouvelle filière de traitement des PFAS à l’usine de production de Ternay pour les communes de Grigny, Solaize et Givors : d’importants travaux en 2024 et 2025 sur l’usine de Rhône-Sud à Ternay doivent être menés pour modifier les installations de traitement par le Syndicat Rhône-Sud. Ces travaux permettront d'atteindre un taux de concentration inférieur à 0,1 μg/L dès 2026.

Lire le communiqué de presse

En savoir plus sur les actions de la Métropole de Lyon

Pour en savoir plus sur la situation dans le sud de Lyon : consultez le site de l’Agence Régionale de Santé

Pour aller plus loin, consultez le site de la DREAL

* PFOA, PFNA, PFHxS, PFOS : que l’EFSA, autorité européenne de la sécurité alimentaire, a considéré comme devant faire l’objet d’une attention particulière