La phase 1 du plan d’actions contre les PFAS vient de s’achever
97% des habitants de la Métropole de Lyon reçoivent une eau totalement conforme. Toutefois, en 2022, des contrôles ont révélé la présence de PFAS dans l’eau distribuée dans le sud et l’ouest de Lyon. Quatre communes étaient concernées par ces polluants “éternels” sur la métropole de Lyon : Givors, Grigny, Solaize et Marcy l’Étoile.
Rapidement, la Métropole de Lyon, Eau publique du Grand Lyon et le Syndicat Rhône Sud ont élaboré un plan d’actions d’urgence en trois phases pour restaurer la qualité de l’eau distribuée aux 37 000 habitants impactés. Mais, alors, où en sommes-nous aujourd’hui ? Les travaux de la première phase viennent de s’achever, avec l’interconnexion des réseaux.
Zoom sur cette première étapes décisive et sur les prochains jalons.
Après dix-huit mois d’études, Eau publique du Grand Lyon et le Syndicat Rhône-Sud (propriétaire du captage de Ternay) ont acquis une meilleure connaissance de cette pollution aux PFAS. À l’issue, en décembre 2023, ils ont ainsi pu présenter à l’État un plan d’actions en 3 phases visant à restaurer la conformité de l’eau polluée par les PFAS sur les communes de la Métropole concernées.
La première phase, l'interconnexion entre les réseaux d'eau potable d'Eau publique du Grand Lyon et du Syndicat Rhône Sud, vient d’être franchie début juin. Elle est décisive pour la suite du plan d’actions.
Son objectif : diluer l'eau distribuée par le syndicat Sidesol, qui achète habituellement l’eau produite par le Syndicat Rhône Sud, dont le taux de PFAS est supérieur à la norme. De premiers essais concluants ayant eu lieu la deuxième semaine de juin, le dispositif est désormais opérationnel.
Cette interconnexion, mise en place au niveau de Saint Genis Laval, doit permettre de fournir 2 000 m³/jour au syndicat Rhône Sud. Grâce à ce dispositif, l'eau distribuée aux 60 000 habitants concernés dans l'ouest lyonnais, dont Marcy-l'Etoile pour la Métropole de Lyon, respecte aujourd’hui les seuils réglementaires et est conforme.
Les deux phases suivantes s’étaleront sur 2025 et 2026 grâce à la bonne mise en œuvre de la phase 1.
La Métropole de Lyon et Eau publique du Grand Lyon ont le rôle de produire et de distribuer une eau de qualité aux habitants. Mais qu’en est-il de la responsabilité des industriels à l’origine de ces rejets massifs des PFAS pendant des décennies ?
Celle-ci doit aujourd’hui être établie afin que le poids financier, lié aux coûts non-négligeables de restauration de la qualité de l’eau, ne soit pas répercuté sur la facture d’eau des usagers. Les premières estimations concernant les investissements à réaliser sur l’usine de production de Rhône Sud pour abaisser la concentration en PFAS seraient, en effet, de 5 millions d’euros. Une somme importante à laquelle s’ajoutent ensuite les coûts de fonctionnement (remplacement des charbons actifs), évalués à 300 000 euros par an de 2024 à 2026, puis à 600 000 € dès 2026.
Animés par une volonté profonde d’agir pour la santé des citoyens, tout en refusant de subir une pollution dont ils ne sont pas responsables, la Métropole de Lyon, Eau Publique du grand Lyon et le Syndicat Rhône Sud ont assigné, le 9 mars dernier, les industriels Arkema et Daikin devant le tribunal judiciaire de Lyon. La procédure, en référé expertise, permettra d’établir leur éventuelle responsabilité dans cette pollution au PFAS.
Leurs buts : faire appliquer le principe de pollueur-payeur, stopper les rejets polluants et garantir la dépollution pour protéger les habitants. La phase d’audience a débuté au tribunal judiciaire le 9 avril dernier et le délibéré devrait être rendu le 30 juillet prochain.
Pour en savoir plus sur la situation dans le sud de Lyon : consultez le site de l’Agence Régionale de Santé
Pour aller plus loin, consultez le site de la DREAL